J’aurais dû lui éclater la gueule. Même si ouais on dit que la violence n’est pas une solution, au bout d’un moment, on n’a plus le choix. Au bout d’un moment, le moment est au bout. J’aurais dû lui éclater la gueule. La coller au mur et lui défoncer sa connerie une fois pour toute. Au lieu de ça, je suis restée figée, paralysée par tant de médiocrité. Au lieu de ça, mon corps n’a pas su faire un geste, ma bouche n’a pas su sortir un son, ma poitrine n’a à peine su respirer. J’étais là, et j’étais ailleurs. C’était moi, et c’était une autre. C’était réel, et c’était une hallucination. J’aurais dû lui éclater la gueule à m’en briser les os des mains, à m’en casser le nez, à m’en fissurer les commissures des lèvres et à m’en briser les cordes vocales. Tout serait sorti enfin de moi, enfin. Au lieu de hurler dedans et que ça pourrisse. C’est trop tard. Je me dis que c’est comme les chiens. Qu’il faut leur mettre le nez dans leur merde tout de suite, parce qu’après, c’est trop tard. J’aurais dû lui éclater la gueule… Je n’ai que les nuits pour m’apaiser.
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