L’hôtel particulier de Gainsbourg va ouvrir au public début septembre. Charlotte voulait en faire un musée, mais comme ça demandait bien trop de travaux, elle a trouvé une solution : des visites par petits groupes de trois-quatres personnes.
Vous allez alors me demander pourquoi un tel titre. Si la maison de Gainsbourg se visite, c’est qu’elle « est » encore. Certes.
Elle est toujours au 5 bis rue de Verneuil dans le 7e.
Mais la maison de Gainsbourg est la maison de Gainsbourg grâce (aussi) à tous les graffitis présents sur les murs. A tous ces gens qui ont laissé, depuis plus de 40 ans, leur empreinte, leur amour, leurs pensées.
Ces graffitis, ces mots d’amour, ont été enlevés. Ils ont tout repeint. En blanc. Tout est redevenu blanc. Tout a été recouvert. Comme on recouvre des graffitis de bites et de gros mots.
La maison de Serge Gainsbourg a été amputée.
Blasphème.
Apparemment, « le mur était en mauvais état et il n’avait pas été rénové depuis près de quarante ans ». Mouais. On trouve toujours des solutions quand on veut.
Alors oui, certains graffitis n’avaient rien à voir avec Gainsbourg, certains graffitis étaient même contre lui, des mots antisémites. Oui. Et ? Ces murs étaient à garder avec le beau et le moins beau. On ne gomme pas l’histoire.
On nous dit que les gens pourront de nouveau venir remettre des mots gentils. Mais c’est fini, c’est foutu. Ouais y’en des gens qui vont revenir. Oui. Mais tous ceux qui étaient venus, ceux qui ont connu Gainsbourg, ceux qui ne sont plus là aujourd’hui… Ca ne sera plus la même chose.
Moi, ça m’a rendue très triste.
« Jour après jour, les amours mortes n’en finissent pas de mourir. »
(Serge Gainsbourg – Extrait du La Chanson de Prévert)
1 Comment
reste ce tres beau projet graphique :
http://www.youtube.com/watch?v=1aho1Vx5ssc