Tous les ans, la conférence LeWeb réunit tous les gros acteurs du monde digital. Ca se passe toujours à Paris ou banlieue parisienne. Cette année, pour la huitième édition, LeWeb'11 se passe à la Plaine-Saint-Denis.
Dernière journée aujorud'hui.
Evenement international.
Ok.
Qui se passe en France.
Ok.
Alors, pourquoi – POUR-QUOI ? – le site internet de LeWeb'11 n'est QUE en anglais ? Pour prouver encore plus qu'il s'agit d'un événement de dimension internationale ?
Perso, je trouve ça nulle.
C'était pas envisageable d'avoir un site en deux langues ? Français ET anglais ?
Les cow-boys du web… qui pensent que leur identité française va leur porter préjudice…
Un esprit très parisien.
Je le vois bien dans mon boulot. Les agences parisiennes nous sortent des "oui, on se fera une call conf'" quand moi je dis "on se fera un RDV téléphonique"… Ou encore "ils sont staffés comment ?", quand moi je dis "comment ils sont organisés ?"…
Une personne n'est pas à la mode mais "fashion", un sac n'est pas un sac mais un "it-bag" et tout le monde s'appelle "Cheri(e)".
Arrêtez de vous la jouer un peu, redescendez et crachez l'chewing-gum.
23 Comments
Bien dit… Bonne fin de semaine 😉
Tout à fait d’accord. Je suis dans la com aussi et je viens de tout larguer (sauf mari et enfant, quand même faut pas déconner) pour migrer vers l’ouest … sans job pour l’instant mais heureuse d’avoir quitter ce milieu …
T’es pas très hype, toi !
Merci, toi aussi !
Vers l'ouest où ?
Je suis breizhhype !
Chérie chérie, on se ferait pas un call pour parler du staffing de ton équipe ?
Perso je serai pas contre travailler west coast avec une dame So Glam Shine
bonne journée, la biZ’
Faudrait qu’on se call pour brainstormer sur le speech et le follow-up non ?
🙂
Ahaha, assez (très vrai).
Bon, j’ai + 15 ans web dans les jambes, et je n’avais pas encore mis les pieds dans ce truc.
A décharge pour eux, il faut prendre en compte le fait que le plateau, les invités, tout est en anglais (les confs et les présentations aussi), car le public qui y assiste est réellement international. Enfin, US et Europe (du nord), principalement.
Du coup, on assiste à de savoureuses interventions en anglais de français avec un savoureux accent, le tout à Saint Denis. Le téléscopage est assez comique dans le fond.
Cette année j’avais donc décidé de trainer mes guêtres, pas pour me montrer ou réseauter (2 matières dans lesquelles j’ai un 0 pointé), mais pour assister à 3 confs qui m’intéressaient réellement pour mon boulot.
Et là, j’ai eu la confirmation de ce que j’avais déjà ressenti en allant à d’autres évenements plus mineurs, mais du même acabit : il y a 2 webs. Il y a le web du cambouis, celui dans lequel je me sens à l’aise, où les gens font, testent, se plantent ou réussissent, mais essaient de défricher et de faire ça intelligemment, que ce soit avec un objectif lucratif ou non.
Et puis il y a le web champagne et paillettes, un monde de bisounours en surface, mais finalement assez violent, où on cherche à lever des fonds, où se (re)vendre, on utilise plein d’acronymes en espérant que le mec en face ne les connaisse pas histoire de l’impressionner. Parfois au milieu de cette gangue on déterre quelque chose de bien, mais si on vient y chercher du concret, il faut passer son chemin. On y exhibe son carnet d’adresses, son réseau, ses followers, ses courbes de progression. Bref, le show est bien rôdé.
Maintenant, il faut reconnaitre une chose à Le Meur (et pourtant, je ne suis pas un des plus grands fans) : il (et sa femme aussi, beaucoup, d’ailleurs) a réussi à créer un truc majeur dans cette industrie autre part que dans la Silicon Valley. Pendant 3 jours, la majeure partie de ce web est là. Et comme c’est en partie elle qui fait la pluie et le beau temps dans cette industrie, c’est peut-être un mal nécessaire. D’autant que l’évènement est très bien organisé maintenant, sur la forme et le fond.
Mais vraiment, 2300 euros pour les 3 jours, il faut les sortir si on vient développer son activité. Sur les 4 confs que j’ai suivies hier, seule le tiers d’une d’entre elles m’a réellement interpellé. Pour le reste, je me suis un peu étranglé. Mais c’est un peu la loi du genre dans le domaine.
Tu es viré.
Tu es viré aussi.
P.S. c’est « conf call » 😛
Roulons-nous dans le cambouis alors !
Rôôôôôô !
Argh … on parle comme ça à Nantes aussi …
(désespoir)
aghghrghr ! Ne me dis pas ça !
#desespoiraussi
pareil , j’adore ton post (euh pardon ton article)
c’est comme ça qu’une langue meurt, tuée par ses propres locuteurs.
C'est ça.
Oui, j’ai dit conf call et pas call conf ! C’est de moi le truc « ils sont staffés comment » ?
(je souris)
Oui, c'est de toi le "ils sont staffés comment ?" !!
;-))
Espèce de parisiens va ! (ouais je sais… Rouennais…)
(rouennais parisiens quoi !)
Auray … Trop bon … L’impression de remettre enfin les pieds sur terre …
Pas d’accord avec vous… Je pense au contraire que c’est une richesse linguistique de plus, et Lady a raison, libre à chacun de l’employer ou non.
On ne parle pas au boulot comme on parle dans sa cuisine, au restaurant, au foot, au tribunal, au lit ou complètement pété à 2 h 00 du mat à la sortie du bar d’en face.
Le style dénoncé ici définit une forme de snobisme et de jacobinisme, si j’ai bien compris. Bon. C’est bien de le savoir. Comme le language « caillera » des banlieues.
Je vous conseille un sketch vraiment très bon des Inconnus sur ce sujet, je connais plus le titre, mais ça commence par un mec qui va chez son banquier, puis chez son médecin, puis chez son avocat, etc… chacun emploie un language bien particulier et incompréhensible… Ca se termine par son enterrement, avec le discour incompréhensible du curé. Vraiment très drôle.
Le language « arrangé » est devenu tel un apparat, un objet pour se mettre en normalité, se reconnaître dans la meute et mieux retrouver sa maman, le conformisme c’est rassurant. A une époque, c’était les cravates, les stylos Mont-Blanc…
Rassurons-nous, dans la vie quotidienne, à quelques exceptions près, on parle encore correctement.
Bien à vous,
Yoann.
Aaaah, j’avais loupé cet article ! j’acquiesce, que dis-je, j’applaudis, je loue, j’encense de tels propos !
A fermer les yeux devant cette épidémie d’anglais dans la publicité, la technologie ou internet, on laisse insidieusement s’installer l’idée que la modernité et la technologie s’expriment obligatoirement en anglais (« livebox » orange, « live young » Evian !?!), et que le français n’est tout juste bon qu’aux banderoles de grévistes ou aux cartes postales pour touristes.
Ca révèle à mon sens un malaise beaucoup plus profond d’une société française qui ne se vit plus comme avant-gardiste et moderne mais comme un pays dépassé… C’est dommage.